Je voudrais faire un parallèle que je trouve intéressant entre le classicisme de la littérature allemande et le monde d'aujourd'hui

Resituons le contexte du classicisme allemand qui se situe entre 1786 où Goethe effectue son voyage en Italie et 1805 année où meurt Friedrich von Schiller. Dans "Iphigenie auf Tauris", Goethe traite d'un thème récurrent de la littérature allemande : l'inadaptation du poète au monde qui l'entoure, sans qu'aujourd'hui les poètes ne se sentent plus en phase avec le monde d'aujourd'hui, j'entends aujourd'hui par "poètes" ceux qui ont de la poésie dans leur cœur. Ce qui me fait penser à une similitude entre le classicisme allemand et le désordre populiste de notre époque c'est l'oeuvre publiée en 1796 intitulée les Xénies (Xenien) publiée conjointement par Goethe et Schiller pour dénoncer les prétentions et la médiocrité des philistins allemands, obstacles à l'épanouissement du classicisme. Et puis une autre référence aussi, celle de Faust I (1808) de Goethe où il évoque dans une ballade la cuisine de la sorcière "Die Hexenküche" où régnant sur le monde du désordre où des animaux parlent sans rime ni raison, la sorcière concocte la potion de jouvence qui doit enfin permettre à Faust, l'érudit, de goûter aux plaisirs de la vie. Je pense à ce passage de Faust car notre monde a besoin d'une cure de jouvence parce qu'il se défraichit dans la culture de la désinformation, il lui faut d'une certaine manière se rééduquer à la bonne information. En effet se fourvoyer dans le faux nécessite pour pouvoir retrouver le vrai une sorte d'éducation de la recherche de la vérité. Car notre monde perd le sens de la vérité, il n'est plus dans le réel mais dans l'imaginaire, du moins pour ce qui se produit aux Etats-Unis, en Russie, en Hongrie, ou en France lorsque l'on donne du crédit aux partis extrémistes de droite ou extrémistes de gauche qui dénaturent la vérité et dénaturent l'information. J'ai pensé à ce parallèle avec la littérature allemande comme je pourrais évoquer aussi "Les Brigands" (Die Räuber") de Friedrich von Schiller où justement Schiller à travers cette dramaturgie évoque sa rébellion contre l'ordre établi, plus précisément pour redonner le contexte celui de l'école où il a étudié avec le duc Karl Eugen qui était tyrannique, Schiller s'en est allé sous d'autres cieux s'épanouir à Weimar. J'aime cette période de la littérature allemande où on pourrait même parler de Kant qui dans sa "Critique de la raison pratique" reconnait la liberté fondamentale de l'individu où cependant celui-ci est confronté au fait de contrôler sa liberté pour obéir à la loi morale. Pensée pertinente de nos jours où il n'y a plus d'éthique et où tout part dans tous les sens car l'éthique d'aujourd'hui se conforme aux désirs de l'individu mais n'épouse plus une pensée collective, une pensée qui obligerait de se conformer à l'altérité et à un projet de société qui n'existe plus aujourd'hui. Je pense à un projet de contrat social à la manière de Rousseau qui nous fait défaut aujourd'hui car de nos jours l'être humain est livré à lui-même dans ce manque de repères qui est certain. Il n'y a plus de boussole aujourd'hui pour la société : l'aiguille tourne dans tous les sens et la société finit par dire tout et son contraire pour couronner ce désœuvrement humain, la société perd le Nord et s'enfonce dans une multitude de polarités.
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